Salut, c’est Caro, ta prof de piano !

Si comme moi tu joues du piano, tu  sais une chose :

Le travail lent, c’est génial !
C’est le « sac à main » du pianiste.

Pour quelles raisons ?

  • Raison N°1 : Ça te permet de jouer en rythme

Pas besoin d’être hypra-intelligent pour comprendre ça, c’est logique :
plus c’est lent, plus t’as le temps de préparer des passages délicats du morceau ! 

Quand j’ai des difficultés qui se pointent dans mes morceaux, il n’y a rien de plus frustrant que de devoir m’arrêter pour réussir à passer l’obstacle. Il n’y a rien de pire en musique qu’une rupture brutale du son : ça s’entend, ça fait mal ! 

Du coup, quand je ralentis le tempo, depuis le début du morceau, ça passe mieux, et c’est un régal pour mes oreilles, une satisfaction de voir les choses bien faites !

Et toi, est-ce que tu ralentis quand tu as un obstacle qui te bloque dans ton morceau ? 

  • Raison N°2 : Ça fait travailler ta mémoire

La plupart du temps, je galère parce que je n’ai rien mis en place pour mémoriser mon morceau….

Par contre, pour les morceaux avec lesquels j’ai fait l’effort de ralentir, il y a quelque chose qui se passe dans ma tête… J’ai été déstabilisée par la vitesse lente et j’ai du apprendre à trouver de nouveaux repères sur lesquels m’accrocher. J’ai analysé mon morceau en quelques sortes…

Parfois, j’ai la flemme de ralentir, et voilà ce qui se passe :

Je joue à pleine vitesse, je suis dans la musique, c’est super !
Je laisse mes doigts me guider, ça va tout seul.

Il est évident que si je laisse mes doigts me guider, je ne fais aucun effort pour mémoriser mon morceau, je laisse la nature de la musique faire le boulot !

Il faut savoir une chose : quand tu joues ton morceau devant quelqu’un, ou devant une caméra, il se passe un phénomène étrange. Quelqu’un t’écoute ou te regarde et instantanément, tu deviens plus concentrée.

Et que se passe t’il quand tu te concentres de façon intense ? 

Ta perception du temps s’agrandit.
La perception du temps est relative, tu le sais : parfois une minute c’est long, parfois une minute te paraît passer à toute vitesse, cela dépend de ta perception.

Quand une personne t’écoute, tu te concentres davantage et ta concentration fait comme un effet de loupe sur ton morceau : tu vois, entends et ressens tous les détails.
Et quand tu ne t’entraînes pas à jouer lentement, cela te surprend !

Tandis que si tu as régulièrement joué lentement…

tu as appris l’AUTO-CONTROLE émotionnel.

Pour atteindre l’auto-contrôle émotionnel, il faut savoir garder patience dans les passages faciles et se concentrer davantage et ANTICIPER les passages difficiles.
Cela signifie :

  1. ne pas ralentir dans les passages difficiles
  2. ne pas accélérer quand c’est facile
  3. donc garder le même tempo selon la facilité ou difficulté du morceau !

Est-ce ton cas ? 

Ce problème est flagrant quand tu as laissé de côté un morceau pendant quelques temps, sans l’avoir révisé, et que tu veux le retrouver.

Si c’est souvent la page blanche, que tu dois reprendre la partition…ou réapprendre le morceau depuis le début, c’est que tu n’as pas assez travaillé lentement.

Ce n’est pas ton cas si tu as travaillé lentement, tu ne perdras jamais tes morceaux !
Par conséquent, le travail lent améliore nettement la mémoire au long terme.
Et ça c’est tout gagnant quand je veux avoir un petit répertoire toujours en tête pour être prête à jouer ce que je veux sur tous les pianos du monde 😃

  • Raison N°3 : Ça fait gagner un temps fou

Quand je répète une mesure difficile lentement, en général, je n’ai besoin que d’une dizaine de répétitions, et youpi ! C’est dans la poche.

Au contraire, si j’avais essayé de passer la mesure à pleine vitesse, je m’énerve sur les accrochages rythmiques, mes doigtés se mélangent et le lendemain tout est à recommencer.

Le travail lent, ça pose les choses, ça imprime les bonnes notes et le bon rythme dans le cerveau.

  • Raison N°4 : Ça performe ta technique

Essaie un peu d’articuler les doigts à pleine vitesse, c’est à dire lever chaque doigt avant la note, sans lever les autres doigts, impossible ! 

Ou bien réservé aux professionnels…

J’adore sentir et regarder mes doigts se lever avant l’attaque de la note, je vais te dire pourquoi :

j’entends un son clair, limpide et exactement à l’intensité que je désire…

C’est pas beau ça ?

En plus, je trouve ça magnifique de regarder les doigts bouger impeccablement, c’est une machine incroyable le corps humain, on lui demande une chose et il le fait !

Ça me rappelle mes cours de philo au lycée : je passais mon temps à regarder mes doigts, je me disais qu’ils étaient formidables, j’aimais chaque courbe de ma main, chaque ride et chaque mouvement de doigt…

Et Caro, tu délires, là ?

Non, non, c’est vrai, j’étais amoureuse de mes mains. Il faut dire aussi que je travaillais tous les jours le piano pour passer la médaille d’or. Et devine quoi, est-ce que je travaillais lentement ?

A fond, et particulièrement, les 2 dernières semaines avant mon examen, parce ça renforçait la perfection de mon jeu et ma mémoire (qui défaillait beaucoup naturellement).

Résultat final : j’ai eu ma médaille d’or haut la main ! Merci le travail lent

Je trouve TELLEMENT d’avantages au travail lent que je me pose une seule question :

Mais pourquoi a t’on toujours la flemme de ralentir pour travailler correctement ?

Peut-être parce qu’il y a un problème…

Voici le problème :

Quand on ralenti, on ne sent plus la musique, il faut faire un effort pour comprendre ce que l’on joue, c’est comme si en ralentissant, on rentrait dans une chambre noire dans laquelle on ne voit rien !

Quand je rentre dans cette chambre noire, que je joue super lentement, je me sens seule avec ce morceau que je ne reconnais plus : c’est pas du tout ce que j’avais prévu, moi, je voulais m’amuser à jouer un air sympa ! 

Rassure-toi, cette chambre toute noire s’éclaire très vite ! 

Au bout d’une à trois répétitions, je commence toujours à reconnaître le morceau.
Attention tout de même à ne pas TROP RALENTIR.

Je choisis toujours bien ma vitesse pour que je puisse trouver la lumière assez rapidement.

50% du Tempo est souvent la limite sous laquelle je ne descends pas.

Et toi, travailles-tu à vitesse lente ?

Ou répètes-tu inlassablement les mêmes erreurs à vitesse éclair ?

Dis-moi tout dans le commentaire ci-dessous : 

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