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Lecture à vue

Conseil pour lire les notes de piano en solfège

Chaque année, 3 fois par semaine, des enfants et adultes pianistes prennent le chemin du conservatoire pour apprendre le solfège.

  • Le solfège est-il obligatoire pour jouer du piano ?
  • Doit-il s’apprendre dans la douleur ou le plaisir ?
  • Comment apprendre les bases du solfège ?

Est-ce difficile d’apprendre le solfège ?

Prenons l’exemple du conservatoire :
Que font ces pianistes en herbe concrètement dans les conservatoires? 

Les pianistes n’ont pas uniquement des cours de piano, il ont :

Comment apprendre le solfège sans dégoûter son enfant

  • 1 cours de piano/semaine
  • 2 cours de formation musicale /semaine

Et oui ! Deux cours de piano par semaine.
Ça fait 2 déplacements par semaine rien que pour apprendre à lire les partitions et à développer son oreille musicale.

Je pense que sur la totalité des élèves, il doit y avoir à peu près 1% des élèves qui aiment le solfège.

D’ailleurs, on ne dit plus solfège mais formation musicale parce que le mot « solfège » est devenu un « gros mot ».

Tellement d’élèves ont été dégoûtés du solfège, (dont moi, j’ai fait 12 ans de solfège. Et j’ai commencé à l’aimer seulement à partir de la 10ème année !)

La première année de solfège, c’est comme avaler un dictionnaire avant d’avoir le droit de parler. 

Caroline Chevalier

Le pire, c’est la première année :
On apprend aux enfants à lire et écrire la musique sans pourvoir jouer de son instrument, sans avoir le droit de prendre des cours d’instrument, pour mieux entrer dans la théorie. 

Comment apprendre le solfège facilement ?

Oui, apprendre à lire le solfège est nécessaire.

C’est la porte d’accès à toutes les grandes musique : Chopin, Debussy, Mozart, Et même Einaudi, Yann Tiersen, etc…

Et ce n’est pas facile.

Mais de là à déconnecter la théorie de la pratique, c’est anti-pédagogique.

Je vous donne ici la clé pour faire que le solfège et la lecture de notes devienne facile.

La meilleure pédagogie pour le solfège

Chaque élève fonctionne différemment et les profs doivent expliquer de manières différentes s’ils veulent toucher le coeur de leurs élèves.
Si tu veux des élèves motivés et savants, il faut parler leur langage !

Cela vaut aussi pour toi qui n’est pas prof, et qui veut apprendre le solfège !

En gros, si je schématise, il y a 4 grands profils d’apprentissage :

  • Il y a ceux qui ont besoin du pourquoi : Pourquoi j’ai besoin de savoir ? A quoi cela va me servir dans la vraie vie.
    Ceux-là ne mémoriseront rien tant qu’ils n’ont pas le lien avec le pourquoi. (Ce mode est souvent pour les têtes de classe ou les cancres qui ne peuvent pas s’empêcher de demander pourquoi ou qui ont abandonné et se blottissent près du chauffage ou de la fenêtre pour passer le temps si on ne leur donne pas le pourquoi)
  • Il y a ceux qui ont besoin de la théorie : les concepts sont ce qu’il y a de plus important pour eux. Il y a une logique dans le solfège. Et s’ils comprennent le concept, la logique, alors tout devient plus facile.
    (C’est le mode préféré des enseignants : c’est ce qu’on appelle le mode scolaire)
  • Ensuite il y les élèves qui ont besoin de pratiquer. Dès qu’ils ont un savoir ou un concept, il faut qu’ils l’utilisent tout de suite sur leur instrument. C’est mon mode d’enseignement le plus utilisé en cours à domicile (car j’ai récupéré tous les élèves non-scolaire qui étaient dégoûtés car assis sur une chaise pendant 1h, c’est abusé ! )
  • Enfin, il y a ceux qui ont besoin d’expérimentation. C’est la méthode souvent utilisée en SVT. On fait des expériences puis on en tire des conclusions. C’est aussi ceux qui ne réfléchissent pas avant d’agir, ils foncent en mode tête brûlée pour se confronter directement aux problèmes. Ce n’est ni bien ni mal, c’est une manière d’apprendre. Elle fonctionne tout aussi bien que les autres.
    Elle est mal perçue parce qu’elle donne des erreurs.

D’une manière générale, une seule méthode ne se suffit pas à elle-même.
Mais elle permet de se sentir bien dans ses pompes pour apprendre.

Si tu utilises ces 4 modes d’apprentissage, en tant que prof, tu n’auras pas d’élèves dégoûtés.

Voilà pourquoi je n’ai jamais voulu enseigner au conservatoire, je ne voulais pas participer à ce dégoût pour la musique. J’applique le principe « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse à toi-même ».

Surtout que c’est possible d’enseigner le solfège et l’instrument en même temps ! De nombreux excellents profs le font en cours particulier. 

Mais dans les conservatoires, les places sont rares en piano et les adultes comme les enfants se battent pour y entrer… donc, une fois qu’on y est, on se laisse faire par le système même si le désespoir du solfège est là.

Je ne parlerai pas ici de la pression qu’ont les élèves…si ce sujet vous intéresse, vous pouvez lire le livre de Murielle Radault L’enseignement du solfège en Conservatoire. ed Yves Michel

Est-ce difficile d’apprendre la théorie musicale ?

Remettons le solfège à sa juste place pour éviter de faire 8 ans de solfège pour rien.

Harmonie et interprétation

La partition musicale est là pour aider la musicienne et le musicien, pour l’aider dans son interprétation. Et le solfège est utile pour aider à décrypter la partition, mais aussi pour développer l’écoute, comprendre l’harmonie, et développer nos émotions musicales…
Est-on obligé de le déconnecter de la pratique instrumentale ? 

En fait, pour obtenir le même résultat que 8 années de solfège, il faudrait étudier le rythme, la mélodie et l’harmonie à travers votre répertoire musical, tout simplement. 

Evidemment, cela ne se fait pas en regardant des tutos sur youtube, il vous faut un prof, motivé pour allier la théorie et la pratique dans chaque cours… car il y a quand même pas mal de chose à voir : 

Rien que pour la mélodie par exemple, il y a toutes les notes étrangères : broderie, appoggiature, note de passage, trilles, échappée…

Mais le plus important reste l’harmonie car comprendre l’harmonie, c’est comprendre le discours musical du morceau, et c’est indispensable pour interpréter. 

Ne faîtes pas 8 années de solfège pour rien !

Théorie musicale

Si vous faîtes partie des 1% d’élèves qui adorent le solfège, allez-y, foncez, inscrivez-vous dans une classe de solfège soit au conservatoire ou en école de musique. 

Mais si comme moi vous avez plutôt envie de pratiquer sans pression et sans ingurgiter un dictionnaire déconnecté des émotions, alors pratiquez la lecture à vue.

Je ne suis pas contre le solfège. D’ailleurs je l’aime à présent.
Après mes 10 ans de conservatoire, j’ai enfin compris le sens et son utilité dans ma pratique au piano tout en gardant mes émotions.
(Pour celles qui veulent savoir, je suis du profil n°1 : j’aime comprendre le pourquoi avant de commencer)

Mais il y a un autre moyen de pratiquer le solfège quand on n’aime pas particulièrement ça, ou bien, quand on n’a pas rencontré le prof qui nous explique d’une façon qui nous va,

il s’agit de la lecture à vue, mais pratiquée d’une manière intelligente. 

Je vais vous faire économiser 8 années de solfège obligatoire

Et en plus vous allez vous amuser et jouer du piano. 

Méthode de lecture à vue spéciale débutants.

La lecture à vue c’est jouer une partition une seule fois, sans l’avoir jouée auparavant. La seule chose qui soit autorisée en lecture à vue, c’est de se préparer en lisant la partition, sans jouer sur le clavier. 

Et tout le secret est là, dans la préparation. 
La lecture à vue est jeu très excitant parce qu’on lit de la musique, tout en essayant de l’interpréter immédiatement. 

La lecture à vue enlève tout le côté laborieux du déchiffrage pour nous faire entrer directement dans la musique.

En se préparant, on étudie la rythmique (la phrase métrique), que ce soit du binaire ou du ternaire, il faut savoir où mettre l’impulsion. 
On étudie la mélodie, pour savoir comment la phraser et pour apprendre à lire plus vite, car en relevant les récurrence, on lit par blocs au lieu de lire toutes les notes. 
L’harmonie est elle aussi dans la préparation en commençant par regarder l’armure, la tonalité du morceau, le rythme harmonique et enfin le chemin harmonique. 

Comment lire les notes sur une partition ?

Avant de commencer, voilà ce que tu dois savoir :

Solfège et Piano : les 9 connaissances de base

  1. Le nom des notes
  2. La position des notes sur le piano
  3. La position des notes sur la portée
  4. Ce que veut dire Aigu et Grave
  5. La clé de sol et la clé de fa
  6. Les dièses, les bémols et les bécarres
  7. Les doigtés
  8. Les rythmes (voir mon jeu de cartes)
  9. Les barres de mesures et les reprises

Si tu veux les réponses à ces questions, parcours cette page de l’excellent site apprendrelesolfège.com

Mais très vite, tu vas avoir un blocage.

Tu sauras tout ce qu’il faut savoir, mais tu ne liras pas aussi vite que tu peux jouer !

Et ce sera super frustrant.

Lire sa partition plus vite avec la lecture à vue  😍

La lecture à vue, c’est assez difficile au début, quand on ne l’a jamais pratiquée, mais au bout de quelques semaines, on fait des progrès extraordinaires en lecture, en compréhension musicale et en interprétation. 

Le plus gros défaut des pianistes qui ne savent pas pratiquer la lecture à vue, c’est qu’ils veulent tout lire et s’arrêter quand ils ont faire une fausse note, pour la corriger, mais ce n’est pas possible. 

C’est un défaut que j’ai eu à mes débuts aussi, parce que c’est tentant de jouer à la perfection. 

Pour réussir à aller jusqu’au bout d’un morceau sans s’arrêter et ainsi gagner en fluidité, la solution est de jouer avec une accompagnatrice, de telle sorte, que vous êtes obligée de suivre la rythmique du morceau. 

Il n’y a que comme ça au début qu’on arrive à lire plus vite et mieux la musique. 

J’accompagne mes élèves pendant les cours en jouant des 4 mains, il n’y a pas meilleur que les 4 mains pour pratiquer la lecture à vue et ainsi travailler son solfège directement intégré dans la musique. 

Je peux t’accompagner toi aussi, si tu le souhaites.
Tu peux venir rejoindre mes élèves dans ma formation de lecture rapide au piano en cliquant sur le lien bleu.

Conclusion

Il n’y a pas de meilleure façon d’apprendre à lire les partitions que ta façon à toi. 

Les 4 manières d’apprendre vues dans l’article sont complémentaires et donc nécessaires. 

Mais il y en a certainement une avec laquelle tu es plus à l’aise.

C’est par celle-ci que tu dois commencer, pour toujours rester détendue dans ton apprentissage.

Une fois que tu as dégrossi le travail, alors tu peux utiliser les autres méthodes, cela te permettra de t’améliorer sans te stresser. 

Maintenant j’ai une question pour toi :
Imagine un instant que tu soit prof de piano…

Une de tes élèves veut apprendre à lire une partition.

☀️ Comment t’y prendrais-tu ?

  • 1-  Commencerais-tu par motiver ton élève ?
    En lui expliquant pourquoi c’est important de lire une partition.
    A quoi cela va lui servir dans sa vie de pianiste.
  • 2-  Ou tu lui expliques sous la forme théorique :
    Le fonctionnement d’une partition (la tonalité, les dièses, les bémols, les lignes supplémentaires, le nom des notes…)
  • 3-  Ou encore, détaillerais-tu les étapes pratiques une à une ?
    Visualiser le clavier, montrer les doigtés sur la partition, montrer où tombe la synchronisation des 2 mains sur la partition…
  • 4-  Ou bien tu lui dis de commencer à prendre sa partition devant elle et donne des conseils au fur et à mesure de l’action ? 

Ecris-moi ta réponse dans un commentaire juste en dessous :

Cet article a 28 commentaires

  1. Planko Annie

    Bonjour Caroline, je pense peut-être être les 4 , quand je veux faire un morceau , je l’écoute, je le lis, j’étudie les notes le doigté les signes ( silence, intervalles etc..) du moins ceux que je me rappelle ( je fais le trie) j’analyse, ou aller sur le clavier mineur, majeur, le rythme, jouer en regardant si je pose bien les doigts la ou il faut tout en lisant la partition et ensuite retenir le plus possible celle-ci pour n’avoir qu’un regard sur l’une ou l’autre mais pas les deux en même temps , mon oreille aussi je sais si je me suis trompé ( sans reconnaître forcément la note d’ailleurs)je ne suis pas assez souple , je suis très raide quand je joue , il me manque de la fluidité et j’y travaille , et je joue sans relâche encore et encore le morceau jusqu’à ce que je le sache , et il ne doit pas être parfait et pleins d’erreurs (mais je le sais par coeur ) c’est comme ca , je suis pleine de défaut par ma façon de faire , je le sais, mais je suis seule devant mon clavier, je me débrouille avec ce que je sais.

    1. Caroline Chevalier

      Tu joues peut-être avec des défauts mais au moins tu as de la méthode et du plaisir.
      Il ne reste plus qu’à y ajouter de la souplesse pour gagner en fluidité

  2. Nicole Galy

    Concernant la 1, je pense que si élève il y a, c’est qu’il ou elle est déjà motivée, et s’est donc déjà intéressée à cette forme d’apprentissage. Bien que les 3 autres points sont essentiels, et selon ma propre expérience d’élève, je commencerais par la 3.

    1. Caroline Chevalier

      Au piano, tu serais donc plus dans la pratique…je te laisse découvrir dans le mail de demain ton profil <3

  3. piriou jean luc

    Bonjour Caro,
    Même si la partie théorique et technique est fondamentale , j’opterais dans un premier temps pour la réponse N°1 et4 et progressivement j’introduirais la dimension technique de la lecture pour ne pas bloquer l’envie première de l’élève, ce qui m’est arrivé pendant ma seule année d’apprentissage de la musique au conservatoire, où je n’ai pratiqué que le solfège, ce qui m’a pousser à arrêter après la première année mon envie première ayant disparu.
    A bientôt

    1. Caroline Chevalier

      Jean-Luc, je suis carrément comme toi !
      Moi aussi je comprends totalement cette envie qui peut disparaître après un an unique de solfège donc de théorie…
      Je te laisse découvrir la réponse dans le mail de samedi

  4. Rachelle Bougie

    Bonjour Caroline,

    Moi de mon côté, j’opterais pour les quatre points parce que on a besoin de tous ces points. Plus que l’on a du bagage dans la valise d’auto plus on va aller loin et faire un beau voyage.

    Merci pour ces articles très intéressants.

    Rachelle B.

    1. Caroline Chevalier

      Oui, c’est clair, on a besoin des 4 points.
      Cependant, tu n’en as pas un de prédilection ? Un par lequel tu aurais envie de commencer ?

  5. Simon

    Réponse 3 et 4 pour moi.

  6. Thierry

    Bonjour Caroline. Je garde les 4 formules qui sont complémentaires les une aux autres. Et l’ordre 1 – 2 – 3 – 4, me semble bien choisi. Thierry

    1. Caroline Chevalier

      Ah Thierry : tu es la perfection parfaite.
      Tout se déroule dans l’harmonie pour toi. Tu as de la chance !

  7. Rose

    Bonjour Caro,
    Je préfère répondre en me mettant dans la peau de l’élève car il est inconcevable pour moi de m’imaginer prof de piano…
    Donc, si j’étais élève sachant lire les notes (ce que je suis vraiment, lol) j’aimerais avoir un prof qui d’abord me détaille les étapes pratiques une à une (étape 3) et ensuite me fait prendre la partition…(étape 4).
    J’ai toujours détesté la théorie car je n’étais pas devant l’instrument et cela restait abstrait !
    Alors pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable ? 🙂
    Merci pour toute l’aide pédagogique que tu nous apporte !

    Rose

    1. Caroline Chevalier

      C’est clair ! Rester devant la théorie sans instrument pour moi est aussi complètement abstrait !
      Et pas du tout amusant.
      Mais j’avoue quelques fois, j’aime être sérieuse …

      Je te remercie pour ton commentaire Rose.
      Donc tu es profil Pratique et Action !
      Action Piano-girl

  8. Sylve

    Bonjour Caro,
    Mon cerveau ayant aujourd’hui des difficultés à mémoriser plus de 3 consignes à la fois, voire.. 2 la plupart du temps, j’oscille entre la technique 3 et 4.
    Face à tout ce qui est fiche technique, notice et autres modes d’emploi, je deviens franchement 4 (et ça, en fait..depuis tjs !!! C’est grave, docteur ?) !

    Sylve

    1. Pascale Maitre

      Je dirai la 3

    2. Caroline Chevalier

      Ah ah, oui ! Mais non, ce n’est pas grave, c’est même très sain pour une artiste qui veut se faire plaisir.
      Toi aussi, tu es une pianiste dans l’action ! Il en faut, sinon tous les pianistes resteraient dans leur coin.

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