3 QUALITÉS ESSENTIELLES POUR DEVENIR UNE BONNE MUSICIENNE

Table des matières

En écrivant cet article, j’ai choisi d’écrire le titre au féminin, pour une fois. J’espère que vous apprécierez 😉
Aujourd’hui, j’ai envie d’accorder une place plus importante aux femmes dans la musique et je profite de ce sujet pour le faire. Mais je ne le fais que dans le titre et dans la fin de l’article.

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3 QUALITÉS ESSENTIELLES POUR DEVENIR UNE BONNE MUSICIENNE

Pour moi, il y a 3 qualités essentielles pour devenir une bonne musicienne :

  • Penser la musique
  • Vivre la musique 
  • et Parler musique

1) Pense ta musique et deviens autonome

Que font les musiciens que l’on dit « doués » ? Peut-on les imiter dans leur façon de faire et ainsi gagner en qualités musicales ?

Je ne sais pas si tu passes du temps à observer les bons musiciens. Pour ma part, j’ai fait ma petite enquête et j’ai remarqué que les très bons musiciens passent l’essentiel de leur temps à penser à la musique qu’ils vont jouer.

Pendant leurs répétitions ou leurs cours ils s’imaginent déjà chez eux en train de re-jouer le passage qu’ils ont envie de re-jouer. Ils marchent dans la rue en pensant aux notes qui leur procurent le plus de bien-être.
Ils refont 20 fois le même coup d’archet mentalement, répètent 10 fois les mêmes 3 premières notes, celles qui leur font du bien.
Ils s’imaginent en train de souffler dans leur instrument et produire un son magnifique ou apaisant

Bref, ils font comme les bébés qui répètent et répètent ce qu’il y a de nouveau et d’agréable pour eux. Ils ne font rien de plus que cela : penser à la musique ! Et c’est ce qui fait leur qualité. Car si les bons musiciens apprennent si vite, c’est qu’ils ont un gros sentiment de satisfaction à se mettre à la tâche.
Les conseils de telle ou telle personne, ils les écoutent, et les rangent dans la mémoire pour plus tard. En attendant, ils sont égoïstes, ils pensent à eux, à leur plaisir, pour jouir des premiers instants magiques de la musique. Et si tu faisais de même ?

*      *      *

A présent, prends une minute pour repenser à comment tu étais enfant et que tu découvrais un nouveau jeu. Quand tu éprouvais un grand sentiment de satisfaction, et que tu ne pouvais plus t’arrêter et voulais y jouer sans cesse parce que c’était nouveau et très intéressant pour toi !

  1. Re-trouve ce sentiment «égoïste» de vouloir t’amuser sans limite. Fais comme les sur-doués et les bébés et joue ce qui te fait plaisir en suivant ton instinct. Joue ce qui te fait du bien, à l’infini.
  2. Profite de la nouveauté d’un morceau, d’une nouvelle rencontre musicale pour retrouver ton âme d’enfant, prends plaisir à rejouer ce qui est nouveau pour toi, inlassablement.
  3. Choisis le bon moment pour le faire car un apprentissage sera efficace si il est répété dans l’immédiat ! Et ça, c’est ton instinct qui te le dira. Qui mieux que ton instinct sait ce qui est bon pour toi ?
  4. Garde les conseils des autres pour plus tard. Certains diront que tu joues tout le temps la même chose, peu importe leur discours : fais ce qui te plaît pour le moment ! Prendre en compte ton désir et ta personnalité t’emmènera vers davantage d’autonomie. Et oui ! Passer par une phase d’égoïsme permet de devenir autonome, alors, ne brûle pas les étapes !
  5. Et, … à la différence des bébés… Commence à organiser tes pensées, sans ton instrument. Construis une suite logique de ton morceau, de ton travail à faire, mentalement. En faisant cela, tu n’auras pas besoin de répéter des heures et des heures une fois arrivée devant ton instrument de musique puisque tes pensées seront organisées dans ta tête. C’est là la différence entre les bébés et les sur-doués !
    Ton mental joue sur au moins un tiers de ton apprentissage. Alors fais-toi plaisir et travaille ton autonomie ! Une fois arrivé devant ton instrument, tu n’auras plus qu’à coordonner tes gestes avec ton mental.

    2) Vis ta musique et mets-toi en transe !

Beaucoup d’élèves et en particulier les plus expérimentés pensent qu’ils ont l’air idiot s’il imitent un chef d’orchestre ou un pianiste concertiste en faisant de grands gestes. « C’est réservé aux professionnels » pensent-ils. Ou alors, « j’ai passé l’âge d’imiter le chef d’orchestre , je n’ai plus 5 ans» !
Si tu penses comme eux, par exemple que savoir respirer au piano, c’est ridicule … que dérouler ton poignet dans un grand geste, c’est « se la péter ». Alors toi aussi tu as des pensées limitantes. Ne te culpabilise pas, tu n’es pas seul ! En fait, c’est notre société qui nous appris ces pensées. Et il n’est pas facile de s’en défaire.

Quand j’était petite, je me faisais gronder quand je m’amusais à jouer sur 3 notes au lieu de travailler mon morceau en entier et cela cassait brutalement ma transe du moment. Ne laisse jamais personne casser le plaisir que tu as à jouer de ta propre façon. Les personnes qui te donnent des conseils trop vite le font parce qu’elles manquent tout simplement de patience. Leur intention n’est pas mauvaise, en fait elles veulent vraiment t’aider. Mais ce qu’elles ne savent pas, c’est qu’elles te font brûler les étapes. Brûler les étapes rendra ton jeu faible en émotions, or la musique se sert des émotions pour vivre. Voici quelques conseils que tu peux appliquer pour animer ta musique en émotions :

*      *      *

  1. Isoletoi, prends du temps à part pour toi pour t’amuser sans laisser quiconque t’empêcher de jouer ce que tu désires. Laisse les commentaires des autres de côté et ne fais pas de commentaire hâtifs à autrui non plus : autant que possible, laisse les gens jouer ce qu’ils veulent si tu vois qu’ils en éprouvent du plaisir. Garde tes précieux conseils pour plus tard, pour le moment où la personne sera plus réceptive.
  2. Pour favoriser la transe, tu te serviras de la première qualité du musicien :
    jouer et rejouer ce qui te procure le plus de plaisir, ce qui te fait du bien. Fais-le sans y penser, sans contrôler ce que tu fais, comme un bébé qui apprend à mettre un cube sur un autre, recommence 1000 fois, tu seras d’abord un peu gauche puis le mouvement deviendra plus fluide et tu auras de plus en plus de plaisir. Joue ce qui te passe par la tête, improvise, retrouve des mélodies simples, transforme un morceau que tu connais déjà en quelque chose de différent. Autorise-toi à toutes formes de jeux possibles.
  3. En jouant 1000 fois, tu pourras observer ton geste devenir de plus en plus ample. Cela se fera naturellement. Si tu ne t’en rends pas compte, c’est normal car tu n’as probablement pas observé tes premiers gestes, trop concentrée sur les notes ou autre chose…
    Laisse exprimer ton corps de sa propre manière. Prends la bonne habitude de t’exprimer avec sincérité et authenticité. Laisse ton plaisir s’accompagner de mouvements libres et amples.
  4. Sans instrument, regarde-toi dans le miroir, ou filme toi avant et après les 1000 fois, ou encore profite de la salle de bain pour « jouer à jouer » et laisser la musique « sortir de ton corps ». Bref, enlève peu à peu cette barrière sociale qui t’empêche parfois de t’exprimer avec sincérité. Fais-le seul dans un premier temps, dans des pièces intimes où personne ne peut te déranger. C’est cela, vivre la musique mentalement ! Et oui, c’est simple finalement !
  5. De nouveau avec ton instrument, rentre en transe sans attendre.
    La transe est cet état de relaxation intense dans lequel tu oublies tout le reste. La transe n’est pas quelque chose de vraiment exceptionnel. En fait, chacun de nous rentre en transe plusieurs fois pas jour. C’est simplement un état de concentration intense : une seule chose qui compte, celle que tu fais dans l’instant présent. Pendant une transe musicale, tu vis tes émotions, tu vis ta musique. Et peu importe les moyens que tu utilises.
  6. Sers-toi de l’émotion que tu éprouves à l’instant présent. Chaque fois que tu joueras de la musique, tu seras dans état différent, écoute ton intérieur et sers-toi en pour innover et faire une différence dans ton jeu, chaque jour. Ton instrument est le médiateur de ton ressenti et c’est pour cela entre autres que nous aimons la musique, parce que chaque musicien s’exprime de manière différente.

En effet, quoi de plus beau qu’un artiste qui vit sa musique ? Anime tes émotions par la musique.

3) Parle musique et reste motivée

Tout ça c’est bien joli, je t’explique comment te faire plaisir, comment rester motivée en toute circonstance. Mais que faire si tu n’es pas en rythme ? Si tu joues tout le temps la même chose, tu laisseras de côté les passages plus complexes qui te posent problèmes.

C’est là que va rentrer en jeu la 3° qualité essentielle pour devenir une bonne musicienne : la persévérance.

Il y aura des obstacles, il y en a toujours. La façon dont tu vas communiquer aux autres mais surtout à toi-même va être déterminante. En jouant devant les autres, tes faiblesses ressortent sans prévenir ! Comme le trac peut nous paralyser, jouer devant les autres nous fait accumuler toutes les erreurs que l’on a pu faire depuis le début : quelle injustice !

Maintenant que tu as joué pour te faire plaisir, pour faire vivre ton corps et tes émotions, une troisième dimension rentre en jeu : celle d’aller plus loin. Motive-toi pour t’aider à dépasser ces obstacles !
C’est à ce moment là que tu vas rassembler tous les conseils que tu as entendu à droite et à gauche.

*      *      *

  1. Rappelletoi les conseils que tu as pu entendre à ton propos et que tu avais laissé de côté et mets-les en application !
  2. Tu as commencé à organiser mentalement ton morceau et ton planning de travail : continue de le faire par écrit pour vraiment structurer les choses et définis ton objectif.
  3. Parle de ton objectif aux personnes autour de toi, peu importe à qui et de quelle manière. L’important est que tu le dises à au moins une personne de ton entourage. Cette personne te le rappellera, : « au fait, où en es-tu dans ton morceau depuis la semaine dernière, tu m’avais dit que tu devais travailler ton rythme…? »
  4. Va voir des concerts seule ou avec des amis, c’est un très bon moyen pour t’aérer l’esprit et voir les qualités des autres musiciennes.
  5. Demande conseil à ton professeur.
  6. Organise une petite session où tu joues ton morceau devant une personne de ton choix et demande-lui ce qu’elle en pense. Elle te dira probablement des choses que tu sais déjà mais cela te fera du bien de les entendre. Cela t’aidera à être sûre de ce qu’il te reste à faire !

Pour résumer, ce qui fait de toi une bonne musicienne ou un bon musicien est ta capacité à ressentir du plaisir dans la nouveauté de tes apprentissages. Ensuite tu apprendras à t’approprier ton instrument en communiquant avec lui tes émotions. Et enfin, tu pourras perfectionner ton jeu en t’ouvrant au monde extérieur.

Et toi, sur une échelle de 1 à 100,
combien tu PENSES musique,
combien tu VIS musique, et
combien tu PARLES musique ?

Le total des 3 doit faire 100 : mets-moi ton résultat en commentaire ci-dessous.

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Cet article a 9 commentaires

  1. Andrée Préfontaine

    Bonjour Caro,
    J’aime bien lire tes réflexions. Elles m’aident vraiment à cheminer en musique. J’ai toujours adoré danser, mais sans trop chercher à comprendre ce que la musique exprimait. Depuis que je me suis mise au piano et que je profite de tous les conseils, notamment de toi et d’Aurélie, j’avance à petits pas.
    Comme tu l’exprimes si bien, j’ai saisi que l’apprentissage d’un instrument n’est pas qu’affaire de notes alignées sur une portée. Il faut savoir penser, vivre et parler…À cet effet je me donnerais une note de 40/40/20. Je commence doucement à me faire plaisir en répétant d’anciens morceaux, appris mécaniquement…mais je demeure encore lente dans l’organisation, la touche finale quoi.
    À la fin d’une scéance, je me dis souvent que cette pièce je devrais l’enregistrée et puis bof…Pourtant, mon ancienne voisine pianiste est si contente quand je lui partage mes résultats!

    À mon âge, je m’autorise la liberté de prendre le temps qu’il faut pour peaufiner ce qui m’allume. Et que la musique continue! Merci Caro

    1. C’est génial ce que tu as comme opportunité à ta portée : une ancienne voisine qui adore t’écouter !
      Tu penses musique et tu vis musique plus que tu n’en parles. Ta musique demande à sortir de toi.
      Tu oses en parler à 20%, mais je suis sûre que si tu continues de partager tes vidéos de révisions de morceaux, ton score montera en flèche !

  2. Ghislaine

    bonjour Caroline,
    c’est super! Tes écris du jour sont vr aiment un outil pour qui le mette en pratique et même salutaire.
    J’aime la musique, c’est mon centre d’intéret; ma progression en piano est d’arriver à jouer ce que je veux, je sais c’est par l’entraînement. Merci Caroline pour tous tes enseignements

    1. Merci Ghislaine de ton partage. Oui, si tu as la persévérance au piano tu as déjà la moitié du travail !

  3. Patricia

    Bonjour Caro!
    C’ est j’ ai lu ton article et il est bien vrai que pour rester motivé il faut jouer ce que l’ on aime avec son coeur, jouer autant de fois jusqu’ a ce qu on soit satisfait de notre travail. De septembre a fin novembre je ne comprenais pas pourquoi J’ avançais pas , plus rien ne rentrait dans ma p’tite tête alors que J’ adore la musique . Et bien c’ est simple je m’ ennuyais. Je perdai la motivation, ça devenait une corvée de lire mon solfège. .. Heureusement que je suis tombée sur L’ article ci dessus de Caroline Chevalier qui m’ a vraiment éclairé et qui m’ a dit je m’ en souviens que c’ est pour moi que je joue. Après réflexion J’ ai décidé d’ en parler avec ma prof qui m’ a très bien comprise et qui va me réécrire des partitions à mon niveau pour que J’ évolue en m’ éclatant dans ma Passion. Elle est pas belle la vie Donc merci qui ? Merci Caro

    1. Caroline Chevalier

      Wouahouh, c’est super d’ne avoir parlé à ta prof, en plus elle va te réécrire les partitions à ton niveau : génial !
      Je suis très contente d’avoir pu t’aider, merci de ton retour Patricia.
      Et à bientôt sur facebook…

  4. Patricia

    Cet article m’ a vraiment plu et à répondu à des questions. Merci.
    D’ ailleurs J’ ai parlé avec ma prof de piano que part moment les morceaux que je joue ne rentre pas et D’ autre en une journée J’ ai appris mon morceau.
    Elle a très vite compris que je joue au feeling.

  5. chevalier

    Cet article m’a vraiment plu 🙂
    Ce n’est pas 3 conseils mais un véritable cours développé en sous parties. Tu es une véritable coach, tu donnes envie de nous mettre à jouer tout de suite, là, maintenant.

    Il manque un « e » au paragraphe 4 de la 2e partie « fais-le seul-e »

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