Je voudrais vous parler d’un mythe :
Le piano, c’est facile, il n’y a qu’à appuyer sur les touches et ça fait un son, alors qu’au violon par exemple, il faut des années avant de sortir un bon son !
Les gens croient vraiment que le piano
est plus facile que les autres instruments
Alors que c’est l’inverse !
Il s’agit bien d’un mythe car les gens pensent que comme le son est déjà tout fait, il n’y a plus rien à faire.
Et quand vous leur répondez que derrière l’apparence se cache une grande difficulté.
Quand vous leur parlez de la dissociation des mains, ils vous répondent qu’à la batterie, il y a les pieds en plus !
Je comprends leur argument…
Mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que le problème des pianistes est caché, il ne se voit pas.
En fait, ce problème se voit pour les gens qui regardent de plus près, ceux qui essaient vraiment de jouer avec les deux mains.
Si vous avez déjà essayé de jouer un morceau aux deux mains, vous avez pu vous rendre compte de tout ce à quoi il faut penser :
- notes
- rythmes
- doigtés
- articulation
- nuances
- déplacements
- altérations
Vous me direz, c’est la même chose pour tous les instruments.
Et bien non, car il y en a un particulièrement dans cette liste qui est spécifiquement plus difficile au piano. Celui que j’ai mis au milieu de la liste…
L’articulation. Pourquoi les liaisons sont-elles plus difficiles à faire au piano qu’aux autres instruments ?
Les mains chirales : le dessous de l’iceberg
Au piano nous jouons avec les deux mains. La main droite et la main gauche, bien que semblables l’une de l’autre symétriquement, ne sont pas superposables.
Et c’est là tout le problème, nos mains sont symétriques, mais le clavier, lui, ne prend pas cette direction : il est tout simplement linéaire.
La plupart des instrumentistes embrassent leur instrument avec les mains : leurs mains sont face à face.
C’est le cas pour le violon, la guitare, la harpe, le hautbois, trompette…).
Alors que les pianistes doivent mettre leurs mains côte à côte.
Et cela pose un problème puisque nos mains sont symétriques. Cette particularité au piano rend la synchronisation plus difficile surtout pour les doigtés. En effet, un son qui monte à la main droite aura le doigté contraire à la main gauche.
En fait, dans l’idéal, il nous faudrait un clavier pour la main droite, et un autre clavier, symétrique pour la main gauche ! Là les pianistes seraient vraiment à l’aise.
A cela s’ajoute l’articulation. Aucun autre instrument ne doit jouer lié à la main droite et détaché à la main gauche pour suivre le phrasé musical.
Au début, on ne se doute pas à quel point cela va être difficile d’avoir ces deux choses différentes à faire.
Plusieurs instruments dans les mains
Quand vous dîtes que le piano est le seul instrument à jouer l’accompagnement et la mélodie en même temps, les gens vous répondent : et la guitare alors ?
En fait, la guitare joue les doigtés à la main gauche et la rythmique à la main droite. Leur deux mains ont un rôle totalement différent et c’est plus clair pour le cerveau de les différencier.Au piano, les deux mains s’occupent des doigtés, du rythme et de la hauteur des sons, et tout cela de façon symétriques, de quoi bien s’emmêler les pinceaux.
Comme si les mains de pianistes devaient se regarder dans un miroir tout en pensant à la musique.
Les pianistes sont gourmands !
Il est vrai qu’au piano, nous pouvons tout jouer. Nous pouvons réduire toute une partie d’orchestre dans nos deux mains car l’étendue du clavier nous le permet.
Les pianistes jouent la mélodie à la main droite, l’accompagnement à gauche, ajoutent une partie de l’accompagnement dans la main droite. Le pianiste veut tout faire, il est gourmand !
Cela veut dire qu’il doit travailler son indépendance des mains pour ses 2 mains mais aussi pour ses doigts (si la main droite joue la mélodie + l’accompagnement).
La fluidité est les nuances ne peuvent être travaillées qu’une fois tous ces paramètres dépassés !
Seul l’amour peut aider les pianistes
Quand vous vous rendez compte de l’ampleur du travail, après un an passé au piano, vous avez deux cas de figures :
les personnes qui abandonnent, et celles qui persévèrent.
Quelle est la différence entre les deux ?
L’amour pour cet instrument.
Les pianistes qui veulent continuer à apprendre le piano sont passionnées, elles veulent que le piano fasse partie de leur vie. Elles ne le font pas pour quelqu’un d’autre, c’est juste un trait de leur personnalité. Alors, peu importe si c’est difficile, peu importe si cela demande des milliers d’heures et des années d’entraînement, car ce sera toujours un plaisir !
La rigueur
Pour accepter la rigueur que demande le piano, il faut une sacrée dose d’amour en soi. Et je suis sûre que si vous êtes là, c’est que c’est votre cas. Sinon, vous auriez déjà abandonné !
Et je suis là pour vous, pour vous soutenir dans votre rigueur et votre passion.
Et si un jour, il vous manque de l’énergie, vous n’avez plus la pêche, essayez tout simplement cette technique :
jouez un morceau simple et entraînant qui remet les idées claires, comme je l’ai fait ici sur facebook avec ce morceau.
D’ailleurs vous pouvez voir que je n’avais vraiment pas l’air en forme au début (je suis toute décoiffée, je n’articule presque pas) alors qu’à la fin du morceau, je me sens plus dynamique.
Avez-vous envie de progresser en indépendance des mains ? 😍
Sur lalalapiano, vous ne l’avez peut-être pas vu car cet article date de 2015.
J’ai mis ce morceau avec une rythmique en contretemps à la main droite (niveau 3). Je fais aussi ce contre-temps à la main gauche dans la vidéo facebook, sans qu’il soit écrit dans la partition.
Pour avoir la partition gratuite du morceau, cliquez ici
Dîtes-moi si vous êtes passionnée en commentaire ci-dessous, cela m’intéresse de savoir combien de personnes passionnées par le piano suivent mon blog.
Bonjour caroline, je me retrouve tout à fait dans cet article. J’ai 42 ans et j’ai commencé le piano il y a 4 ans environ à mon rythme avec ma vie de maman débordée. J’adore recevoir tes newsletters et je me rends compte que ma prof est très bien car elle me dit la même chose que toi. En ce moment, je travaille sur Eric Satie, Gnosienne n°1, est-ce que tu penses que je suis au niveau 3? Merci pour tes articles.
Merci pour ton commentaire
Oui effectivement cela correspond au niveau 3 chez moi
par contre les niveaux ne sont pas universels
Par exemple chez noviscore tu trouveras que leur niveau 1 chez eux correspond au niveau 3 chez moi car ils ne font pas de partition pour les vrais débutants
Bonsoir
C drôle moi aussi j’ai 42 ans et ça fait presque 2 ans que j’apprends le piano mais en autodidacte…et quelle coïncidence je viens juste de terminer gnossienne 1 ça fait 2 semaines
Merci Rachelle
Tu me demandes un conseil pour le rythme. Pour moi la meilleure solution est toujours de travailler lentement au départ pour bien poser les choses, que ce soit avec partition ou à l’oreille, c’est important de bien jouer les mains séparées, puis avant de mettre les mains ensembles, essaie de bien comprendre comment elles vont se synchroniser.
Tu as raison d’utiliser les 2 méthodes : par coeur ou partition, parce que c’est de cette manière que tu vas développer ton écoute.
Bonjour Caroline,
J’ai 3 ans d’expériences ma façon d’apprendre le piano est des fois par coeur et des fois avec partition. Ma difficulté à moi après 3 ans, je trouve que j’ai de la difficulté à coordonnées mon accord avec la bonne note de la main droite. En plus, j’ai un peu de la difficulté avec le rythme. Qu’est-ce que tu me suggère. Je dois me concentrer sur quoi? J’investis 2 heures par jour au piano. Je joues des petites mélodie une dizaines environ. j’aimerais apprendre la chanson « Reality » du film La Boum. J’écoute Aurélie son introduction et couplet et j’aimerais bien avoir cette partition. Je suis autodidacte.
Merci
Rachelle